Recrutement de seniors : stop aux idées reçues !

Les candidats, recruteurs et employeurs s’accordent sur un point : l’âge de la séniorité, 50 ans. Quand on sait que l’âge moyen de départ à la retraite en France est de 62 ans, on comprend aisément que l’emploi des seniors soit une problématique clé. Et quand 90% des seniors estiment qu’il existe une discrimination sur l’âge dans le processus de recrutement, l’heure semble venue de tordre le cou à quelques idées reçues !

1. Un senior, ça coûte cher !

Un senior coûtera le plus souvent plus cher qu’un jeune diplômé sans expérience professionnelle, forcément. L’expérience et l’expertise ont un prix. Néanmoins, cette idée reçue, probablement le plus gros frein à l’embauche des seniors, mérite qu’on s’y attarde.

La vie est un cycle. Un jeune qui débute sa carrière professionnelle visera toujours à évoluer en termes de rémunération et de responsabilités. Par motivation, par ambition, mais aussi pour pouvoir assumer l’évolution de ses besoins et des charges liées à son mode de vie (un mariage, un enfant, un investissement immobilier, des études à financer, …). « A 50 ans, la majorité des gens n’ont plus de réel engagement financier : les emprunts sont remboursés ou sur le point de l’être, les enfants ne vivent plus à la maison, les études sont financées, et il y a, de fait, moins de velléités à gagner plus (et de plus en plus) », indique Pierre-Baptiste di Folco, Consultant en recrutement chez Page Personnel. « Les profils seniors ne sont pas les plus « gourmands » en termes de salaire, ils ont même tendance à se montrer plutôt raisonnables, voire très raisonnables ». Une enquête A Compétence Egale/Regionsjob confirme cette perception puisque qu’on pouvait y lire que 79% des seniors étaient prêts à consentir à une baisse de salaire pour trouver un emploi. Près de 90% accepteraient par ailleurs une mobilité géographique ou un changement de fonction ! Et on continue de percevoir les seniors comme « peu flexibles » ?

2. Un senior, c’est surdimensionné et donc dur à manager !

Les seniors sont souvent perçus comme résistants au changement et peu adaptables par les employeurs. Julien, jeune manager de 32 ans sera-t-il à même de gérer un profil très expérimenté et de 20 ans son aîné ? Si l’on peut entendre le questionnement que cette idée déclenche, il nous semble important de rassurer ici les employeurs potentiels. Pierre-Baptiste confirme : « Parmi nos candidats « seniors », la tendance qui émerge tend à indiquer tout autre chose. Bon nombre d’entre eux n’ont qu’une volonté : pouvoir mettre leurs compétences, leurs connaissances et leur savoir-faire au service des autres. Pouvoir transmettre. Même s’ils ont eu des responsabilités supérieures au poste proposé, ils sont tout à fait capables d’intégrer une équipe à un niveau de poste inférieur. J’ai eu récemment le cas d’un profil commercial ayant encadré une petit équipe par le passé. Pour des raisons personnelles, il souhaitait retrouver un poste opérationnel de technico-commercial. Son souhait n’est plus de manager ou d’évoluer professionnellement mais il veut pouvoir transmettre ce qu’il sait et garder le lien avec le terrain. Et le terrain, il en connaît tous les aspects sur le bout des doigts. »

3. Un senior, ça ne maîtrise pas les NTIC

Les seniors sont bien souvent des victimes collatérales de la transformation numérique. Par défaut, certains estiment que leur capacité d’adaptation aux nouvelles technologies est trop faible, parce qu’ils ne sont pas ces Digital Natives que l’on s’arrache, parce que tous les métiers ou presque ont été impactés par la révolution technologique. Quid de la formation ? Comment exclure par défaut un profil, sans lui laisser une chance d’évoluer ? De nombreuses formations existent, des MOOCs aux formations bureautiques en passant par les ateliers proposés dans les Espaces Publics Numériques.

4. Le senior, je vais le former et il va me quitter !

Vous l’entendez, le « Ne me quitte pas » de Jacques Brel. Rappelons-le, pour ceux qui auraient raté ce chiffre-clé en introduction : 62 ans, l’âge légal de départ à la retraite, 62,4 ans, l’âge moyen de départ. Ainsi, un senior, même embauché à 55 ans aura encore 7 ou 8 ans à travailler. Combien de temps restent aujourd’hui les salariés au sein de la même entreprise ? Combien de temps sur un même poste ? Pierre-Baptiste complète : « Un senior aura peut-être (voire très probablement) tendance à rester plus longtemps dans l’entreprise qu’un profil plus junior, en quête d’évolution professionnelle rapide. Dans la mesure où il s’y sent bien, il n’aura pas de réel intérêt à la quitter. D’autant que les candidats sont conscients des difficultés du marché de l’emploi. Ces profils ont souvent un parcours plus stable chez leur employeur, issus d’une génération qui était portée sur l’engagement à long terme, à la différence des générations Y et Z, réputées pour être plus « zappeuses ». Et une question me vient, à poser à un employeur potentiel : savez-vous vous-mêmes où en sera votre entreprise dans 7 ou 8 ans ? »

Ce que les employeurs doivent avoir à l’esprit

Former un collaborateur que l’on conserve plusieurs années dans ses effectifs, qui apporte sa vision, son expérience et son expertise, sa capacité à prendre du recul et à analyser les différentes situations : le jeu semble tout de même en valoir la chandelle, non ?

 

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